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Le Rhône en 100 questions : 6-02 Où sont les secteurs altérés et quelles sont les causes ?

De Wiklimat
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Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.










Colonne vertébrale d’une zone fortement urbanisée, industrialisée, d’agriculture intensive et site d’axes de transport de niveau européen, le Rhône et ses milieux aquatiques sont soumis à une pression polluante mais aussi physique du fait de l’aménagement du fleuve.

Sommaire


Les pressions polluantes


Le corridor fluvial rhodanien représente 10 % de la surface du bassin Rhône Méditerranée mais le quart de la population et des emplois, plus du tiers de l’industrie, 80 % de la production d’électricité et l’essentiel du trafic fluvial de marchandises. Il produit près du quart de l’énergie hydroélectrique française et quatre centres nucléaires de production d’électricité sont installés sur ses rives. Il supporte en outre un réseau de transports d’échelle européenne. La pression urbaine et industrielle est de plus inégalement répartie
puisque concentrée dans l’aire urbaine de Lyon, soit sur environ 60 km du cours du fleuve.
Le Rhône constitue par ailleurs le drain ultime et structurant du district hydrographique, ce qui le place sous l’influence non seulement des activités du corridor fluvial mais aussi des pressions polluantes de l’ensemble du bassin versant par l’intermédiaire notamment de ses deux principaux affluents, la Saône et l’Isère.


Un fleuve fortement aménagé


Le Rhône est aménagé depuis plusieurs siècles, d’abord pour les besoins de la navigation, puis pour l’hydroélectricité et l’irrigation
au milieu du xxe siècle. Si cet aménagement ne joue guère sur la qualité physicochimique des eaux, il est source d’appauvrissement biologique par banalisation des milieux et rupture de la continuité biologique.

la vallee de la chimie vue de vernaison

Des avancées notables, mais des problèmes encore non réglés


  • En termes de pollution classique si les rejets domestiques de l’aire urbaine de Lyon restent prépondérants sur plus de la moitié de l’ensemble du corridor, ils sont en nette diminution. Cette tendance devrait se confirmer à court terme pour l’ensemble du fleuve du fait de la mise en oeuvre de la directive européenne « eaux résiduaires urbaines ».
    La source essentielle d’azote et de phosphore est maintenant constituée par la Saône du fait des pollutions diffuses agricoles. Les principaux rejets industriels de matières oxydables se situent sur le Rhône aval entre Avignon et Arles. L’impact des rejets est faible pour ces paramètres classiques au regard desquels la qualité reste bonne.


  • Le principal problème est constitué par la pollution toxique. Il est toutefois difficile de la quantifier du fait de la multiplicité des substances (des centaines de molécules différentes) et de leur devenir dans le milieu, des sources (diffuses, ponctuelles) et des origines (agricole, industrielle, domestique). C’est essentiellement le Rhône en aval de Lyon qui est concerné par les produits phytosanitaires, principalement du fait des apports diffus agricoles de la Saône, même si d’autres sources existent à l’aval. Les émissions de micropolluants métalliques et organiques sont quant à elles, concentrées sur l’aire urbaine de Lyon et le couloir de la chimie, prolongées par des apports ponctuels sur le Rhône aval. Elles proviennent d’industries et de stations d’épuration urbaines qui collectent les rejets d’un tissu artisanal et industriel dense. Il existe également, de façon sous-jacente et principalement sur le Rhône en aval de Lyon, une pollution toxique historique des sols et des nappes au niveau de certaines installations. Dans le lit même du fleuve, les toxiques (métaux, PCB…) stockés dans les sédiments constituent une autre préoccupation.


  • En parallèle à ces menaces sur le Rhône, le flux de pollution amené à la mer est un élément essentiel de gestion à prendre en compte. Concernant la continuité biologique, les actions de redynamisation du peuplement piscicole sont abordées à la question 07-07 « Quelles sont les actions engagées pour redynamiser le peuplement piscicole ? ». Par ailleurs les éventuelles évolutions climatiques défavorables, et leur impact sur la température et le régime des eaux, bien que difficiles à caractériser, sont à considérer.
usines de la vallee de la chimie en aval de lyon
Ce constat ne doit pas masquer les progrès considérables réalisés et l’étendue des potentialités. Une évolution favorable est possible si l’intérêt renouvelé des gestionnaires, des collectivités riveraines, des scientifiques et du public, vis-à-vis du Rhône, se maintient.


Ce qu’il faut retenir


Le Rhône est soumis à une forte pression anthropique en termes de pollution et de perturbations physiques des milieux aquatiques.
La situation est globalement en amélioration constante mais l’effort doit être poursuivi du fait de menaces dues aux perspectives d’accroissement des activités ou à l’apparition de nouveaux dangers, tel le changement climatique. Les potentialités restent toutefois remarquables.




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