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Le Rhône en 100 questions : 8-02 Les nappes d’accompagnement du fleuve sont-elles de bonne qualité ?

De Wiklimat
le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.











La composition des eaux de la nappe alluviale en relation avec le Rhône varie suivant l’origine des eaux, les proportions variables de mélange entre les eaux du Rhône et celles de nappes de versant ou d’origine plus lointaine et en fonction des apports en éléments contaminants issus des activités humaines (pressions agricoles, urbaines ou industrielles).


Caractéristiques géochimiques intrinsèques


la composition des eaux de la nappe alluviale en relation avec le rhone
De manière générale, les eaux liées au Rhône sont de type bicarbonatécalcique avec une dureté ou un titre hydrotimétrique de 15 à 16 °F, variant suivant la contribution des apports latéraux. Ceux-çi sont entre 16 et 36 °F pour les apports en provenance des formations calcaires et marnocalcaires et d’alluvions anciennes en rive gauche, en revanche les apports en provenance de terrains cristallins en rive droite abaissent sensiblement la dureté de la nappe alluviale principale. À l’approche de la Méditerranée (Camargue), l’eau acquiert un faciès chloruré sodique en liaison avec des apports d’eau influencés par la mer et surtout par la forte évaporation qui concentre en sel les nappes de surface.

Zone hyporhéique : elle correspond aux interstices saturés en eau situés sous le lit du cours d’eau et dans les rives qui contiennent une certaine proportion d’eau du chenal. C’est une zone de transition où se font les échanges entre les eaux du cours d’eau et les eaux souterraines.



Paramètres qui reflètent les activités humaines


Les suivis de qualité sont réalisés par l’Agence de l’eau, le contrôle sanitaire sur les ouvrages de captage utilisés pour l’eau potable par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS), l’autosurveillance des installations industrielles à risque pour l’environnement réalisés par la Direction Régionale de l’Industrie de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE). Les principales perturbations constatées sont liées aux activités artisanales et industrielles en périphéries des grandes agglomérations et des sites chimiques (solvants chlorés, hydrocarbures), et aux activités agricoles et viticoles (pesticides, nitrates) dans les secteurs de plaine et sur les terrasses cultivées.
vignes dans le sud de vienne

  • Solvants chlorés, hydrocarbures : les valeurs anormales concernent plus particulièrement le sud de Lyon et le couloir de la chimie, en liaison avec des pollutions historiques et les activités actuelles des industries chimiques présentes.
  • Pesticides : les points à concentrations anormales se situent dans les secteurs sous l’influence de cultures arboricoles ou viticoles, où l’on rencontre des concentrations pouvant dépasser localement les seuils de potabilité (soit 0,1 μg/L par molécule ou 0,5 μg/L pour la somme des molécules). Ils s’observent notamment dans la moyenne vallée du Rhône entre Vienne et Valence, dans la plaine du Tricastin, puis pour le Rhône aval dans la nappe alluviale de rive droite entre Pont-Saint Esprit et Beaucaire.
  • Nitrates : les nitrates présentent en général des valeurs inférieures au seuil de potabilité (50 mg/L), avec toutefois des valeurs jusqu’à 25 – 40 mg/L qui témoignent des influences agricoles, notamment dans la plaine du Tricastin, ou au confluent du Lez à Bollène (26). Cette situation est à porter au bénéfice des entrées d’eau non contaminées depuis le Rhône avec un effet de dilution des concentrations élevées apportées par les eaux infiltrées localement dans la nappe.
    Il faut remarquer toutefois que les concentrations sont sensiblement plus élevées, avec des dépassements des normes pour l’eau potable, dans certaines nappes de terrasses (plateau de Louze à Roussillon (38) ou, plaines de Valence et Montélimar (26) par exemple).

D’autres contaminations ponctuelles par des micropolluants métalliques ou minéraux liés aux activités économiques actuelles ou passées sont connues le long du cours du fleuve. Des dispositifs de fixation de ces pollutions ont parfois été mis en place, mais avec des efficacités qui peuvent être variables.


Ce qu’il faut retenir


La qualité des eaux souterraines accompagnant le fleuve est en général bonne avec cependant des contaminations dues aux activités artisanales et/ou industrielles et aux activités agricoles et viticoles dans les plaines et sur les terrasses cultivées.




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