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Fleuve Rhin : Différence entre versions

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Extraits de l’état des lieux du District Hydrographique du Rhin établi par la Commission International de la Protection du Rhin&nbsp;: <br>http://www.iksr.org/fileadmin/user_upload/Dokumente_fr/Rapport_partie_A/cc_02-05f_rev._18.03.05_online.pdf <br>  
 
Extraits de l’état des lieux du District Hydrographique du Rhin établi par la Commission International de la Protection du Rhin&nbsp;: <br>http://www.iksr.org/fileadmin/user_upload/Dokumente_fr/Rapport_partie_A/cc_02-05f_rev._18.03.05_online.pdf <br>  
 
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Le Rhin, long de 1320 km, est l’un des fleuves les plus importants d’Europe. Son bassin d’environ 200.000 km² se répartit sur 9 Etats au total avec des parts très variables :
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«&nbsp;Le Rhin, long de 1320 km, est l’un des fleuves les plus importants d’Europe. Son bassin<br>d’environ 200.000 km² se répartit sur 9 Etats au total avec des parts très variables&nbsp;:<br>
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* Italie (IT)&nbsp;: &lt; 100 km²  
 
* Italie (IT)&nbsp;: &lt; 100 km²  
 
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* Pays-Bas (NL)&nbsp;: 34.000 km² <br />
 
* Pays-Bas (NL)&nbsp;: 34.000 km² <br />
  
Le Rhin prend sa source dans les Alpes suisses. Le Rhin alpin s’écoule ensuite dans le lac de Constance qui, avec une superficie de 535 km² et un volume de 48 milliards de m³, remplit une fonction importante d’emmagasinement des précipitations et des eaux de fonte alpines ainsi que de régularisation du débit du Rhin. Le lac de Constance est l’une des plus grandes réserves d’eau potable en Europe.<br>Le lac de Constance se compose de deux parties&nbsp;: le lac supérieur, plus grand et plus profond, et le lac inférieur, plus plat. Les deux grands affluents du lac, le Rhin alpin et le Bregenzbach, débouchent dans la partie orientale du lac supérieur et apportent au lac env. ¾ de son débit total. Le débit sortant est à l’ouest. Environ 40% de la superficie du bassin versant du lac de Constance sont situés à une altitude supérieure à 1800 m. Le niveau d’eau le plus haut est atteint en juin/juillet, le plus bas en février.<br>A la sortie du lac de Constance, le Rhin s’écoule vers l’ouest à travers la dépression préalpine jusqu’à Bâle (Haut Rhin). A partir de Bâle, il prend la direction nord (Rhin supérieur) et traverse une dépression large de 35 km entre les Vosges et le Massif Palatin sur la rive gauche et la Forêt Noire et l’Odenwald sur la rive droite.<br>Entre Schaffhouse et Iffezheim, le haut Rhin et le Rhin supérieur sont aujourd’hui caractérisés par une chaîne presque ininterrompue de 21 barrages au total sur le haut Rhin et sur le Rhin supérieur, servant d’une part à produire de l’énergie électrique (env. 7.000 GWh/a) et d’autre part à assurer le trafic fluvial, notamment sur le Rhin supérieur.<br>En 2003, le fret fluvial marchand s’est élevé à un total d’environ 25 millions de tonnes.<br>Le Rhin supérieur méridional, en particulier, a été fortement aménagé entre Bâle et Brisach aux fins de protection contre les inondations et de construction du Grand Canal d’Alsace dans la première moitié du 20ème siècle. Le Rhin supérieur septentrional, qui prend fin à hauteur de Bingen au débouché de la Nahe, est encore partiellement caractérisé aujourd’hui par un cours méandreux.<br>A hauteur de Bingen, le Rhin traverse le Massif schisteux rhénan (Rhin moyen). La Moselle se jette dans le Rhin à Coblence. Le Rhin s’écoule ensuite jusqu’à Bonn dans une vallée marquée par l’érosion. Le Rhin moyen est caractérisé par un lit pierreux et rocheux. Du fait de l’écoulement du Rhin dans un lit érodé, le courant s’accélère et le champ d’inondation devient très étroit dans ce tronçon.<br>Arrivé à Bonn, le fleuve, qui prend le nom de Rhin inférieur, quitte les massifs montagneux. Le Rhin inférieur même est caractérisé par une plaine alluviale et de nombreuses terrasses insulaires. A proximité des grandes villes situées le long du Rhin inférieur notamment et dans les zones protégées par des digues, le Rhin a subi des resserrements importants. Les anciennes inondations périodiques ne se produisent plus et les connexions avec les affluents ont disparu.<br>Le tronçon néerlandais du Rhin (delta du Rhin) commence à hauteur de Bimmen/Lobith et se poursuit jusqu’à Nimègue. Appelé ici Bovenrijn, le fleuve se subdivise ensuite en trois bras, le Waal, le Nederrijn et l’IJssel. Ceux-ci forment un delta traversé de canaux reliés les uns aux autres, qui s’étend de plus en plus largement en direction de la mer du Nord. Des digues longent les bras principaux et les champs d’épis sont fréquents. Les aménagements hydrauliques ont fortement modifié le caractère de la zone deltaïque qui s’ouvre sur la mer du Nord. On citera notamment les ouvrages réalisés pour la protection contre les raz de marée et pour l’approvisionnement en eau potable (Deltawerken). Dans l’autre zone d’embouchure, l’IJsselmeer, qui portait anciennement le nom de Zuiderzee, est devenu un lac d’eau douce. La mer des Wadden, limitrophe à l’IJsselmeer, remplit des fonctions importantes dans l’écosystème côtier. Cependant, la séparation de la zone<br>d’estuaire a eu un fort impact sur les processus morphologiques et écologiques des eaux<br>côtières et de la mer des Wadden.<br>Mesurées sur plusieurs années ([[Hydrométrie|hydrométrie]]), les moyennes de débit (MQ) sont de l’ordre de 338 m³/s à Constance, 1.260 m³/s à Karlsruhe-Maxau et 2.270 m³/s à Rees à proximité de la frontière néerlandaise.<br>Le Rhin est l’un des fleuves les plus exploités au monde. Plus de 58 millions de personnes vivent dans son bassin. Du fait des considérables investissements dans la construction de stations d’épuration dans tous les Etats, la pollution par les substances nocives et les nutriments observée aujourd’hui encore provient en grande partie d’apports diffus.<br>Dans le DH Rhin, on trouve une partie considérable de la production chimique mondiale.<br>On citera par ailleurs les activités minières, notamment dans les régions mosellanes et sarroises ainsi que dans le bassin de la Ruhr, et l’exploitation de lignite à ciel ouvert dans la zone longeant la rive gauche du Rhin inférieur. Ces activités ont certes fortement diminué, mais leurs effets se font encore sentir aujourd’hui en de nombreux endroits. On mentionnera comme autres usages les prélèvements d’eau aux fins de refroidissement, d’exploitation hydroélectrique et d’irrigation en agriculture.<br>Par ailleurs, le Rhin est une voie navigable à grand gabarit. Le Rhin et la Moselle ont le statut de voies navigables internationales dont l’utilisation est fixée par des traités internationaux. Le Rhin représente aujourd’hui la plus importante voie navigable d’Europe. Les biens transbordés dans les ports d’Amsterdam, de Rotterdam et d’Anvers transitent sur le Rhin et les voies navigables attenantes à l’intérieur des terres jusqu’au Luxembourg, en France et en Suisse et même jusque dans le bassin du Danube.<br>Le Rhin approvisionne au total 20 millions de personnes en eau potable&nbsp;: cette alimentation est assurée par des captages directs (lac de Constance), des prélèvements de filtrat de rive ou des prélèvements d’eau du Rhin infiltrée dans les dunes.  
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Le Rhin prend sa source dans les Alpes suisses. Le Rhin alpin s’écoule ensuite dans le lac de Constance qui, avec une superficie de 535 km² et un volume de 48 milliards de m³, remplit une fonction importante d’emmagasinement des précipitations et des eaux de fonte alpines ainsi que de régularisation du débit du Rhin. Le lac de Constance est l’une des plus grandes réserves d’eau potable en Europe.<br>Le lac de Constance se compose de deux parties&nbsp;: le lac supérieur, plus grand et plus profond, et le lac inférieur, plus plat. Les deux grands affluents du lac, le Rhin alpin et le Bregenzbach, débouchent dans la partie orientale du lac supérieur et apportent au lac env. ¾ de son débit total. Le débit sortant est à l’ouest. Environ 40% de la superficie du bassin versant du lac de Constance sont situés à une altitude supérieure à 1800 m. Le niveau d’eau le plus haut est atteint en juin/juillet, le plus bas en février.<br>A la sortie du lac de Constance, le Rhin s’écoule vers l’ouest à travers la dépression préalpine jusqu’à Bâle (Haut Rhin). A partir de Bâle, il prend la direction nord (Rhin supérieur) et traverse une dépression large de 35 km entre les Vosges et le Massif Palatin sur la rive gauche et la Forêt Noire et l’Odenwald sur la rive droite.<br>Entre Schaffhouse et Iffezheim, le haut Rhin et le Rhin supérieur sont aujourd’hui caractérisés par une chaîne presque ininterrompue de 21 barrages au total sur le haut Rhin et sur le Rhin supérieur, servant d’une part à produire de l’énergie électrique (env. 7.000 GWh/a) et d’autre part à assurer le trafic fluvial, notamment sur le Rhin supérieur.<br>En 2003, le fret fluvial marchand s’est élevé à un total d’environ 25 millions de tonnes.<br>Le Rhin supérieur méridional, en particulier, a été fortement aménagé entre Bâle et Brisach aux fins de protection contre les inondations et de construction du Grand Canal d’Alsace dans la première moitié du 20ème siècle. Le Rhin supérieur septentrional, qui prend fin à hauteur de Bingen au débouché de la Nahe, est encore partiellement caractérisé aujourd’hui par un cours méandreux.<br>A hauteur de Bingen, le Rhin traverse le Massif schisteux rhénan (Rhin moyen). La Moselle se jette dans le Rhin à Coblence. Le Rhin s’écoule ensuite jusqu’à Bonn dans une vallée marquée par l’érosion. Le Rhin moyen est caractérisé par un lit pierreux et rocheux. Du fait de l’écoulement du Rhin dans un lit érodé, le courant s’accélère et le champ d’inondation devient très étroit dans ce tronçon.<br>Arrivé à Bonn, le fleuve, qui prend le nom de Rhin inférieur, quitte les massifs montagneux. Le Rhin inférieur même est caractérisé par une plaine alluviale et de nombreuses terrasses insulaires. A proximité des grandes villes situées le long du Rhin inférieur notamment et dans les zones protégées par des digues, le Rhin a subi des resserrements importants. Les anciennes inondations périodiques ne se produisent plus et les connexions avec les affluents ont disparu.<br>Le tronçon néerlandais du Rhin (delta du Rhin) commence à hauteur de Bimmen/Lobith et se poursuit jusqu’à Nimègue. Appelé ici Bovenrijn, le fleuve se subdivise ensuite en trois bras, le Waal, le Nederrijn et l’IJssel. Ceux-ci forment un delta traversé de canaux reliés les uns aux autres, qui s’étend de plus en plus largement en direction de la mer du Nord. Des digues longent les bras principaux et les champs d’épis sont fréquents. Les aménagements hydrauliques ont fortement modifié le caractère de la zone deltaïque qui s’ouvre sur la mer du Nord. On citera notamment les ouvrages réalisés pour la protection contre les raz de marée et pour l’approvisionnement en eau potable (Deltawerken). Dans l’autre zone d’embouchure, l’IJsselmeer, qui portait anciennement le nom de Zuiderzee, est devenu un lac d’eau douce. La mer des Wadden, limitrophe à l’IJsselmeer, remplit des fonctions importantes dans l’écosystème côtier. Cependant, la séparation de la zone<br>d’estuaire a eu un fort impact sur les processus morphologiques et écologiques des eaux<br>côtières et de la mer des Wadden.<br>Mesurées sur plusieurs années ([[Hydrométrie|hydrométrie]]), les moyennes de débit (MQ) sont de l’ordre de 338 m³/s à Constance, 1.260 m³/s à Karlsruhe-Maxau et 2.270 m³/s à Rees à proximité de la frontière néerlandaise.<br>Le Rhin est l’un des fleuves les plus exploités au monde. Plus de 58 millions de personnes vivent dans son bassin. Du fait des considérables investissements dans la construction de stations d’épuration dans tous les Etats, la pollution par les substances nocives et les nutriments observée aujourd’hui encore provient en grande partie d’apports diffus.<br>Dans le DH Rhin, on trouve une partie considérable de la production chimique mondiale.<br>On citera par ailleurs les activités minières, notamment dans les régions mosellanes et sarroises ainsi que dans le bassin de la Ruhr, et l’exploitation de lignite à ciel ouvert dans la zone longeant la rive gauche du Rhin inférieur. Ces activités ont certes fortement diminué, mais leurs effets se font encore sentir aujourd’hui en de nombreux endroits. On mentionnera comme autres usages les prélèvements d’eau aux fins de refroidissement, d’exploitation hydroélectrique et d’irrigation en agriculture.<br>Par ailleurs, le Rhin est une voie navigable à grand gabarit. Le Rhin et la Moselle ont le statut de voies navigables internationales dont l’utilisation est fixée par des traités internationaux. Le Rhin représente aujourd’hui la plus importante voie navigable d’Europe. Les biens transbordés dans les ports d’Amsterdam, de Rotterdam et d’Anvers transitent sur le Rhin et les voies navigables attenantes à l’intérieur des terres jusqu’au Luxembourg, en France et en Suisse et même jusque dans le bassin du Danube.<br>Le Rhin approvisionne au total 20 millions de personnes en eau potable&nbsp;: cette alimentation est assurée par des captages directs (lac de Constance), des prélèvements de filtrat de rive ou des prélèvements d’eau du Rhin infiltrée dans les dunes.
  
 
== Les crues du Rhin<br>  ==
 
== Les crues du Rhin<br>  ==

Version actuelle en date du 23 septembre 2013 à 17:37

Sommaire

[modifier] Le Rhin : axe majeur de l’Europe de l’ouest

Extraits de l’état des lieux du District Hydrographique du Rhin établi par la Commission International de la Protection du Rhin :
http://www.iksr.org/fileadmin/user_upload/Dokumente_fr/Rapport_partie_A/cc_02-05f_rev._18.03.05_online.pdf

--- Le Rhin, long de 1320 km, est l’un des fleuves les plus importants d’Europe. Son bassin d’environ 200.000 km² se répartit sur 9 Etats au total avec des parts très variables :

  • Italie (IT) : < 100 km²
  • Suisse (CH) : 28.000 km²
  • Liechtenstein (FL) : < 200 km²
  • Autriche (A) : 2.400 km²
  • Allemagne (D) : 106.000 km²
  • France (F) : 24.000 km²
  • Luxembourg (L) : 2.500 km²
  • Belgique/Région Wallonne (B) : <800 km²
  • Pays-Bas (NL) : 34.000 km²

Le Rhin prend sa source dans les Alpes suisses. Le Rhin alpin s’écoule ensuite dans le lac de Constance qui, avec une superficie de 535 km² et un volume de 48 milliards de m³, remplit une fonction importante d’emmagasinement des précipitations et des eaux de fonte alpines ainsi que de régularisation du débit du Rhin. Le lac de Constance est l’une des plus grandes réserves d’eau potable en Europe.
Le lac de Constance se compose de deux parties : le lac supérieur, plus grand et plus profond, et le lac inférieur, plus plat. Les deux grands affluents du lac, le Rhin alpin et le Bregenzbach, débouchent dans la partie orientale du lac supérieur et apportent au lac env. ¾ de son débit total. Le débit sortant est à l’ouest. Environ 40% de la superficie du bassin versant du lac de Constance sont situés à une altitude supérieure à 1800 m. Le niveau d’eau le plus haut est atteint en juin/juillet, le plus bas en février.
A la sortie du lac de Constance, le Rhin s’écoule vers l’ouest à travers la dépression préalpine jusqu’à Bâle (Haut Rhin). A partir de Bâle, il prend la direction nord (Rhin supérieur) et traverse une dépression large de 35 km entre les Vosges et le Massif Palatin sur la rive gauche et la Forêt Noire et l’Odenwald sur la rive droite.
Entre Schaffhouse et Iffezheim, le haut Rhin et le Rhin supérieur sont aujourd’hui caractérisés par une chaîne presque ininterrompue de 21 barrages au total sur le haut Rhin et sur le Rhin supérieur, servant d’une part à produire de l’énergie électrique (env. 7.000 GWh/a) et d’autre part à assurer le trafic fluvial, notamment sur le Rhin supérieur.
En 2003, le fret fluvial marchand s’est élevé à un total d’environ 25 millions de tonnes.
Le Rhin supérieur méridional, en particulier, a été fortement aménagé entre Bâle et Brisach aux fins de protection contre les inondations et de construction du Grand Canal d’Alsace dans la première moitié du 20ème siècle. Le Rhin supérieur septentrional, qui prend fin à hauteur de Bingen au débouché de la Nahe, est encore partiellement caractérisé aujourd’hui par un cours méandreux.
A hauteur de Bingen, le Rhin traverse le Massif schisteux rhénan (Rhin moyen). La Moselle se jette dans le Rhin à Coblence. Le Rhin s’écoule ensuite jusqu’à Bonn dans une vallée marquée par l’érosion. Le Rhin moyen est caractérisé par un lit pierreux et rocheux. Du fait de l’écoulement du Rhin dans un lit érodé, le courant s’accélère et le champ d’inondation devient très étroit dans ce tronçon.
Arrivé à Bonn, le fleuve, qui prend le nom de Rhin inférieur, quitte les massifs montagneux. Le Rhin inférieur même est caractérisé par une plaine alluviale et de nombreuses terrasses insulaires. A proximité des grandes villes situées le long du Rhin inférieur notamment et dans les zones protégées par des digues, le Rhin a subi des resserrements importants. Les anciennes inondations périodiques ne se produisent plus et les connexions avec les affluents ont disparu.
Le tronçon néerlandais du Rhin (delta du Rhin) commence à hauteur de Bimmen/Lobith et se poursuit jusqu’à Nimègue. Appelé ici Bovenrijn, le fleuve se subdivise ensuite en trois bras, le Waal, le Nederrijn et l’IJssel. Ceux-ci forment un delta traversé de canaux reliés les uns aux autres, qui s’étend de plus en plus largement en direction de la mer du Nord. Des digues longent les bras principaux et les champs d’épis sont fréquents. Les aménagements hydrauliques ont fortement modifié le caractère de la zone deltaïque qui s’ouvre sur la mer du Nord. On citera notamment les ouvrages réalisés pour la protection contre les raz de marée et pour l’approvisionnement en eau potable (Deltawerken). Dans l’autre zone d’embouchure, l’IJsselmeer, qui portait anciennement le nom de Zuiderzee, est devenu un lac d’eau douce. La mer des Wadden, limitrophe à l’IJsselmeer, remplit des fonctions importantes dans l’écosystème côtier. Cependant, la séparation de la zone
d’estuaire a eu un fort impact sur les processus morphologiques et écologiques des eaux
côtières et de la mer des Wadden.
Mesurées sur plusieurs années (hydrométrie), les moyennes de débit (MQ) sont de l’ordre de 338 m³/s à Constance, 1.260 m³/s à Karlsruhe-Maxau et 2.270 m³/s à Rees à proximité de la frontière néerlandaise.
Le Rhin est l’un des fleuves les plus exploités au monde. Plus de 58 millions de personnes vivent dans son bassin. Du fait des considérables investissements dans la construction de stations d’épuration dans tous les Etats, la pollution par les substances nocives et les nutriments observée aujourd’hui encore provient en grande partie d’apports diffus.
Dans le DH Rhin, on trouve une partie considérable de la production chimique mondiale.
On citera par ailleurs les activités minières, notamment dans les régions mosellanes et sarroises ainsi que dans le bassin de la Ruhr, et l’exploitation de lignite à ciel ouvert dans la zone longeant la rive gauche du Rhin inférieur. Ces activités ont certes fortement diminué, mais leurs effets se font encore sentir aujourd’hui en de nombreux endroits. On mentionnera comme autres usages les prélèvements d’eau aux fins de refroidissement, d’exploitation hydroélectrique et d’irrigation en agriculture.
Par ailleurs, le Rhin est une voie navigable à grand gabarit. Le Rhin et la Moselle ont le statut de voies navigables internationales dont l’utilisation est fixée par des traités internationaux. Le Rhin représente aujourd’hui la plus importante voie navigable d’Europe. Les biens transbordés dans les ports d’Amsterdam, de Rotterdam et d’Anvers transitent sur le Rhin et les voies navigables attenantes à l’intérieur des terres jusqu’au Luxembourg, en France et en Suisse et même jusque dans le bassin du Danube.
Le Rhin approvisionne au total 20 millions de personnes en eau potable : cette alimentation est assurée par des captages directs (lac de Constance), des prélèvements de filtrat de rive ou des prélèvements d’eau du Rhin infiltrée dans les dunes.

[modifier] Les crues du Rhin

L’exploitation agricole et sylvicole intensive des surfaces, les aménagements divers des cours d’eau, notamment les rectifications de tracé fluvial, l’extension des zones urbanisées et industrielles ont considérablement abaissé la capacité de rétention naturelle du bassin du Rhin. A ceci s’ajoute le fait que le Rhin même a perdu plus de 85% de son champ d’inondation naturel sous la pression des aménagements, des corrections et des endiguements.
Le milieu alluvial naturel ne s’étend donc plus que sur 15 pour cent à peine de sa superficie initiale. A certains endroits, le profil transversal d’écoulement a été ramené de plus de 12 km à 200-250 mètres. Le cours du Rhin supérieur a été raccourci de 82 kilomètres, celui du Rhin inférieur de 23 kilomètres.
Toutes ces interventions ont eu pour effet d’accélérer fortement la vitesse de progression des ondes de crue et de rehausser les pointes de crue. La vitesse d’écoulement d’une onde de crue entre Bâle et Karlsruhe est ainsi passée de 64 à 23 heures.
« Tout au long de l'histoire, le Rhin a provoqué des crues dévastatrices provoquant des dégâts considérables. Avant le XIXè siècle, le Rhin, disposait de champs d'inondation très étendus et un lit extrêmement mobile se déplaçant latéralement au gré des crues. Ces phénomènes étaient particulièrement marqués dans la plaine d'Alsace – Bade ; le fleuve divaguait dans un système de chenaux et son lit majeur s'étalait sur plusieurs kilomètres de largeur. Lors des crues importantes, il recouvrait les innombrables îlots qui parsemaient son chenal, inondait forêts et campagnes environnantes, puis en décrue, s'installait parfois dans un lit nouveau, créant ainsi de multiples bras morts qui se transformaient en marécages propices à l'insalubrité. De ce fait, certains villages pouvaient changer fréquemment de rives : ainsi Vieux-Brisach, situé à l'époque romaine en rive gauche, fut cerné par la suite par deux bras du Rhin, se retrouva à nouveau en rive gauche au Xè siècle, pour se fixer finalement en rive droite depuis le XIVè siècle !

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Le Rhin avait jadis de terribles colères. Détail de la Cosmographie de S. Münster

Les grandes crues de type « estivales hélvétiques » du bassin supérieur et moyen du Rhin furent nombreuses et redoutables : en 1480, vers la Saint-Jean, les riverains subirent une terrible inondation de Bâle à Cologne, inondation qu'on nomma le « déluge du Rhin ». Mêlée à celle de l'Ill en Alsace, l'inondation s'étendit autour de Strasbourg sur un rayon de 30km alors qu’en Haute Alsace on se déplaçait en barque de Rouffach à Brisach... En décembre 1740, après une année exceptionnellement pluvieuse, le pays d'Alsace - Bade ne forme qu'un lac entre Vosges et Forêt Noire : le Rhin atteint la cote de 6m à Bâle ! Durant les grands froids des hivers 1784 et 1789 ; le Rhin fut pris par les glaces, ce qui causa des débâcles désastreuses au moment du redoux : en charriant d'énormes blocs de glace, les eaux emportèrent des ponts et les inondations ravagèrent les villes de Mayence et de Cologne.

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Naufrage sur le Rhin au XVIIIè

Plus près de l’époque moderne, de grandes crues eurent lieu en 1925-1926, 1955, en 1983 sur le Rhin inférieur (crue de type « océanique d’hiver »)… Mais les nombreux aménagements réalisés sur le fleuve au XIXè ont considérablement modifié les caractéristiques des crues. De plus l’ensemble des aménagements en Alsace au XIXè a bien canalisé le fleuve… Mais ces endiguements, coupures de méandres, suppression des champs d'inondation ont un effet accélérateur sur la vitesse de l'écoulement et diminuent donc les temps de propagation des crues : ils ne les suppriment pas et les transfèrent vers le bassin inférieur… avec le risque d’accroître les coïncidences entre l'onde de crue du Rhin proprement dite et celles de ses principaux tributaires. Il y a pour le futur des risques de ruptures dans la dynamique des cours d'eau, se traduisant par des reprises d'érosion et l'accumulation d’eaux dans les tronçons encore peu touchés par l'action des hommes. L'ère des aménagements rhénans semble donc être entrée dans une sorte de spirale, dont on mesure mal les conséquences à moyen ou long terme. »

Dans le cadre d’un plan intégré de prévention des inondations et de lutte contre leurs effets dommageables, les Etats riverains du Rhin agissent depuis 1995 en commun pour réduire de 25 pour cent à l’horizon 2020 les dommages dus aux inondations. On vise ainsi à abaisser jusqu’à 70 cm les niveaux de crue extrêmes en aval du tronçon régulé du Rhin supérieur.

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La navigation sur le Rhin

« Le Rhin permet le transport de 300 millions de tonnes de marchandises par an (hydrocarbures, matériaux de construction, produits chimiques, produits manufacturés grâce au développement du transport de conteneurs). A Lauterbourg (frontière franco-allemande), ce sont 35 millions de tonnes qui franchissent la frontière chaque année. La navigation sur le Rhin est entièrement gratuite depuis 1868 et ouverte nuit et jour, 365 jours par an. Les équipements réalisés entre Bâle et Iffezheim permettent de couvrir la distance séparant Mulhouse et Rotterdam en 3 jours. Le trafic moyen se situe entre 60 et 110 bateaux par jour à Gambsheim principale écluses sur le Rhin ».
Les ports français du Rhin totalisent un trafic global de près de 20 millions de tonnes. Avec près de 10 Mt, Strasbourg est le deuxième port intérieur français après celui de Paris.


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