Récup-utilisation de l'eau de pluie (HU) : Différence entre versions
(→L’impact de la récup-utilisation sur l’environnement) |
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* dans le cas où les gouttières étaient auparavant raccordées au réseau unitaire et que le stockage provisoire de l'eau de pluie limite les pointes de débit et donc, potentiellement les rejets par les déversoirs d'orage. | * dans le cas où les gouttières étaient auparavant raccordées au réseau unitaire et que le stockage provisoire de l'eau de pluie limite les pointes de débit et donc, potentiellement les rejets par les déversoirs d'orage. | ||
− | En tout état de cause, | + | En tout état de cause, en dehors de l'usage "arrosage", l’eau sera de nouveau dirigée vers le réseau, et l'impact environnemental bénéfique sera limité ou nul. |
− | + | Cependant, si la récup-utilisation n’apporte pas réellement de bénéfices environnementaux, elle permet tout de même de limiter le gaspillage en eau potable et, de surcroît, de mieux sensibiliser les particuliers et entreprises à l’environnement et plus particulièrement à la gestion de la ressource en eau. | |
==L’impact de la récup-utilisation sur la société== | ==L’impact de la récup-utilisation sur la société== |
Version du 27 décembre 2022 à 15:57
Traduction anglaise : Stormwater harvesting and reuse
mot en chantier
Dernière mise à jour : 27/12/2022
Récupération de l'eau de pluie afin de l'utiliser, généralement à la place de l'eau potable, pour des usages intérieurs ou extérieurs.
Sommaire |
Récupération et réutilisation de l'eau de pluie : pourquoi et de quoi parle-t-on ?
Contexte
L’eau est une ressource vitale et constitue aujourd’hui un enjeu majeur face au réchauffement climatique. Les pénuries d’eau sont de plus en plus importantes. 11% du territoire européen a connu en 2022 des pénuries d’eau et d’ici 2030, 30% du territoire sera concerné. C’est pourquoi, l’amélioration de la gestion de l’eau est nécessaire.
Aujourd’hui, de plus en de plus de particuliers récupèrent l'eau de pluie pour des usages quotidiens. En effet, cette pratique est encouragée dans le Code de l'environnement suite à la loi anti gaspillage : une utilisation efficace, économe et durable de la ressource en eau, notamment la réutilisation des eaux pluviales en remplacement de l'eau potable y est promue. Récupérer cette eau permet aussi de disposer d’une eau plus "locale" en économisant sur les coûts de transport. Néanmoins, afin de préserver l’environnement, les conditions de récupération de l'eau de pluie et ses usages, sont réglementées.
La collecte de l'eau de pluie ne peut être réalisée qu’à l’aval d’une toiture inaccessible pour ce qui concerne les toits. En revanche, pour les stocker le choix est plus libre : les cuves peuvent être enterrées ou hors-sol.
L’arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération de l'eau de pluie et à son usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments, réglemente les usages principalement pour des raisons sanitaires. Différents types d’usages sont possibles :
- Usages intérieurs : alimentation des chasses d’eau, lavage des sols et lavage du linge (sous réserve d’un traitement adapté de l'eau de pluie), sauf pour une certaine catégorie de bâtiments accueillant un public plus vulnérable : soins ou petite enfance.
- Usages extérieurs : arrosage, lavage de véhicules, réserve défense incendie, etc. ; les contraintes pour l’usage extérieur car il y a moins de risque sanitaire pour l’individu.
- Usages industriels et professionnels autorisés (sauf en cas de besoin en eau potable).
En intérieur, les usages sont donc limités. Les usages alimentaires, d’hygiène et le lavage de la vaisselle sont interdits. L'eau de pluie récupérée des toitures est considérée comme non potable et pouvant entrainer des risques sanitaires. voir Eau destinée à la consommation humaine (HU).
Les particuliers, industriels et collectivités peuvent récupérer l'eau de pluie des toitures non accessibles. Les usages intérieurs et extérieurs sont multiples mais contraints pour limiter les risques sanitaires, du fait d'une eau non potable et potentiellement contaminée.
Question de vocabulaire
De nombreux termes sont usuellement utilisés pour aborder la "récupération de l'eau de pluie" encouragée et encadrée par l’État. Tout d’abord, il semble préférable de parler "d’eau de pluie" plutôt que "d’eaux pluviales" afin de bien délimiter ces deux sujets. La "récupération de l'eau de pluie" est une des méthodes pour éviter le gaspillage de l’eau potable et sensibiliser les citoyens à l’environnement. D’autres part, différents termes sont utilisés pour aborder ce sujet. Certains parlent de réutilisation, de recyclage comme si l’eau de pluie issue des gouttières avait déjà été utilisée alors qu’elle a seulement ruisselé jusqu’à la cuve. D’autre parlent de récupération de l'eau de pluie. La récupération signifie le stockage de l’eau et non pas l’usage de l’eau. Voir Récupération des eaux pluviales (HU).
En revanche, la récupération de l'eau de pluie passe par le stockage de cette ressource à des fins de d’utilisation. Il y a donc deux phases : la récupération et l’utilisation, c'est pourquoi nous proposons d’utiliser le terme de "récup-utilisation".
L’impact de la récup-utilisation sur l’environnement
La récup-utilisation ne peut pas être considérée comme étant très bénéfique au cycle hydrologique. Les seuls avantages pour le cycle de l’eau et le maintien des écosystèmes via la récup-utilisation, sont les suivants :
- dans le cas où les usagers récupèrent et utilisent cette eau afin d’arroser leur jardin et que l’eau est donc renvoyée au milieu naturel ;
- dans le cas où les gouttières étaient auparavant raccordées au réseau unitaire et que le stockage provisoire de l'eau de pluie limite les pointes de débit et donc, potentiellement les rejets par les déversoirs d'orage.
En tout état de cause, en dehors de l'usage "arrosage", l’eau sera de nouveau dirigée vers le réseau, et l'impact environnemental bénéfique sera limité ou nul.
Cependant, si la récup-utilisation n’apporte pas réellement de bénéfices environnementaux, elle permet tout de même de limiter le gaspillage en eau potable et, de surcroît, de mieux sensibiliser les particuliers et entreprises à l’environnement et plus particulièrement à la gestion de la ressource en eau.
L’impact de la récup-utilisation sur la société
Certes la récup-utilisation engendre peu de bénéfices environnementaux, mais apporte d’autres intérêts envers la société, au moment-même où elle doit s’adapter au changement climatique et préserver l’environnement.
Encourager les particuliers mais aussi les entreprises et les collectivités à la récup-utilisation permet de :
- sensibiliser au gaspillage de l’eau potable et l’économiser d’autant plus si la récup-utilisation est faite de manière collective (par exemple : une cuve collective dans un lotissement)
- économiser de l’énergie lorsque le système d’utilisation est gravitaire tel que la récupération de l'eau de pluie pour arroser son jardin.
- sensibiliser de manière générale à la préservation de la ressource en eau
En revanche, quelques freins peuvent être identifiés tels que :
- les risques sanitaires :
- L’eau de pluie récupérée peut-être contaminée par le type de revêtement (lessivages des matériaux), les dépôts sur les toitures (résidus de fumées, présence de végétaux, d’insectes…), les résidus de nettoyant du toit (biocides, pesticides…) ;
- L’eau de pluie stockée peut présenter un risque sanitaire si les conditions de stockage ne sont pas bonnes : un développement bactérien en cas de stagnation, un mauvais entretien de la cuve…
- D’autres risques existent tels que la prolifération des moustiques Tigres si la cuve n’est pas étanche à l’air, le risque de noyade selon l’emplacement du stockage…
- Et surtout, si les usages ne respectent pas l’arrêté de 2008 : usages d’eau potable pour une douche par exemple.
- la consommation d’énergie et des ressources naturelles pour le matériel :
- La récup-utilisation favorise cette consommation d’énergie car les besoins pour fabriquer les cuves proviennent souvent de l’étranger ce qui entraine des dépensent d’énergie dans le transport (trafic aérien, maritime…) pour importer le matériel.
- La récup-utilisation favorise la consommation des ressources naturelles puisque pour construire une cuve on a besoin de pétrole (plastique), de sable (béton), de métaux…
Néanmoins, le consommateur peut choisir d’acheter des produits fabriqués localement. De plus, il est possible de récupérer des cuves déjà utilisées pour limiter son impact environnemental.
Conclusion
La récup-utilisation couplée à la sensibilisation environnementale des utilisateurs pourrait dans un second temps encourager les particuliers, collectivités et entreprises à créer des jardins de pluie dans leurs jardins, espaces verts ou parcs. Les jardins de pluie sont une solution durable pour assurer l’infiltration des eaux pluviales tout en créant un jardin esthétique ou un potager (plantes comestibles…) et donc garantir de multiples services à l’usager. Cela permettrait aussi de réduire la consommation des ressources naturelles en favorisant un jardin de pluie naturel plutôt qu’une cuve en plastique !