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* "Sand, rarer than one thinks", Programme des Nations Unies pour l'Environnement | * "Sand, rarer than one thinks", Programme des Nations Unies pour l'Environnement |
Version du 20 août 2014 à 15:57
Titre de la page à remplacer: Extraction du sable marin: menace pour nos rivages
Sommaire |
Introduction
Depuis quelques années et partout dans le Monde, la polémique sur l'extraction du sable marin continue d'enfler. En France, les problèmes écologiques liés à celle-ci font parler d'eux comme à l'île de Sein, la presqu'île de Quiberon, la baie de Lannion, ou encore l'île de Noirmoutier.
Constats
Voici une liste non exhaustive des constats les plus alarmants concernant l'utilisation du sable à l'échelle mondiale. Celle-ci a été édifiée par l'équipe de Denis Delestrac, réalisateur du documentaire "Le sable, enquête sur une disparition" (2013), diffusé sur ARTE [10].
> Le sable est la 3ème ressource la plus utilisée au monde, après l’air et l’eau <
> Il représente un volume d’échanges internationaux de 70 milliards de dollars par an <
> Plus de 15 milliards de tonnes utilisées dans le monde chaque année <
> Sur la planète, 2/3 de ce qui est construit est en béton armé,
Le béton est constitué de 2/3 de sable,
Il faut 200 tonnes de sable pour construire une maison de taille moyenne,
Un bâtiment comme un hôpital, consomme environ 3000 tonnes,
Chaque kilomètre d’autoroutes engloutit au moins 30 000 tonnes de sable,
Pour construire une centrale nucléaire, il faut compter environ 12 millions de tonnes <
> Entre 75 et 90% des plages de la planète sont aujourd’hui menacées de disparition,
Si on ne fait rien d’ici 2100, les plages du monde seront de l’histoire ancienne <
> A Dubaï, la presqu’île artificielle autoproclamée “8e merveille du monde” a coûté plus de 12 milliards de dollars,
et a ingurgité près de 150 millions de tonnes de sable pompé au large des côtes de Dubaï,
3500 sociétés australiennes exportent vers la péninsule arabique. Leurs bénéfices ont triplé en 20 ans,
et le sable représente aujourd’hui un jackpot annuel de 5 milliards de dollars pour l’Australie <
> L’existence même de Singapour dépend de ses importations de sable. Sa superficie s’est agrandie de 20% ces 40 dernières années <
> En Inde, les pirates du sable agissent au grand jour sur plus de 8000 sites illégaux d’extraction, disséminés sur les côtes et rivières du sous-continent <
> Au Maroc, le sable volé représente à ce jour, aux alentours de 40% à 45% des prélèvements.
En Floride, 9 plages sur 10 sont en voie de disparition <
> Aux Maldives, l’extraction de sable liée à la montée des eaux a déjà forcé l’évacuation de 120 îles <
> En Chine, 65 millions de logements sont vides, pourtant la construction est florissante et engloutie 1/4 du sable extrait sur la planète <
> L’Espagne détient le triste record du pays qui a utilisé le plus de sable en Europe... pour rien.
Alors qu’elle connaît une crise du logement sans précédent, 30% des habitations construites depuis 1996 sont inoccupées.
Des aéroports entiers ont été édifiés, mais n’ont jamais vu un passager... <
La place du sable dans notre quotidien
Les constats énumérés ci-dessus nous permettent de mesurer la place que le sable peut avoir dans notre quotidien, notamment dans le secteur de la construction. Chaque année en France, ce sont plus de 7 millions de tonnes de sable qui sont puisées dans l’océan Atlantique et dans la Manche. A 95 %, ce sable est destiné à la fabrication de béton pour la construction [11].
Le sable utilisé pour la construction des routes et autoroutes (couches d'enrobés) est quant à lui d'origine éruptive et non sédimentaire. Cela signifie qu'il ne provient pas des rivières ou de la mer mais du concassage des roches dans les carrières.
Voici un aperçu général des autres domaines et produits pour lesquels le sable entre en composition: le béton, le mortier, le verre, la peinture, le plastique, les polymères, le caoutchouc, le mastic, la colle, la poudre de silice (résistante à l’abrasion), les additifs alimentaires (animaux), les ordinateurs, les puces électroniques (silicium), etc. Les sables riches en débris marins (calcaire) sont également utilisés en agriculture, maraîchage, horticulture et sylviculture pour l’amendement des sols. [12]
D'où vient le sable?
Depuis 5 000 ans, les hommes ont extrait des roches que ce soit par l'exploitation de mines, la déforestation ou encore l'extraction de granulats.
L'extraction de granulats (sables, graviers et galets) est majoritairement effectuée dans des carrières de sable et de gravier (granulats roulés) et de roches massives (granulats concassés, roches ornementales). Mais face à l'épuisement des ressources terrestres en granulats alluvionnaires et aux désordres engendrés par la surexploitation dans les rivières (approfondissement du lit, déchaussement d'ouvrages d'art), les industriels se sont tournés vers des ressources de substitution, notamment les granulats marins.
L'exploitation de sable marin s'est développée depuis les années 1970 et est en plein essor depuis. Certains navires de drague peuvent pomper par jour entre 4 000 et 400 000 m3 de sable au fond de la mer [13].
Pour résumer, le sable provient de deux origines principales:
- Origine éruptive: qui correspond au concassage des roches dans les carrières.
- Origine sédimentaire: qui correspond soit à l'érosion des roches en sable puis transport du sable par les rivières jusqu'aux côtes ; soit à l'érosion des caps et des falaises par l'action des vagues et des conditions météorologiques.
Le sable marin
C'est sur le plateau continental (zone qui longe les côtes) que sont exploités des granulats marins. Ces derniers correspondent aux sables et graviers (siliceux et calcaires) qui sont extraits des fonds marins.
Les granulats marins siliceux sont utilisés pour les travaux de construction comme les matériaux qui sont extraits des carrières terrestres à qui ils offrent une alternative intéressante. Quant aux granulats marins calcaires, ils sont utilisés pour l'amendement des sols et le traitement de l'eau [14].
Les formes d'extraction du sable marin
L'extraction de granulats marins est, en France, principalement réalisée grâce à des navires dédiés à cette activité et appelés des dragues aspiratrices en marche ; il n'y a donc aucune plate-forme permanente d'exploitation en mer. Ces dragues sont généralement équipées pour extraire à environ 30 mètres de profondeur. La capacité de chargement des navires sabliers est comprise entre 1000 et 8500 m3 et il faut en moyenne deux heures de présence sur la zone pour extraire et remplir la cale.
Quand le navire sablier arrive dans le périmètre autorisé à l’extraction, il ralentit et déploie son élinde (conduite permettant d'aspirer les granulats), tout en poursuivant sa oute à faible allure (2 à 4 km/h), jusqu'à ce qu'elle atteigne le fond marin. L'élinde racle le fond et aspire, grâce à un système de pompage, un mélange d'eau, de sable et de graviers appelé « tout-venant », qui remonte et se déverse dans la cale du bateau. L'eau contenue dans le "« tout-venant » s'évacue de la cale par le fond du navire (c'est la déverse) ou par débordement (c'est la surverse). Déverse ou surverse entraînent avec elle de fines particules (sables fins et argiles) qui retournent à la mer, formant le "panache turbide". Le passage de la tête d’élinde en continu sur le fond marin crée des sillons réguliers parallèles ou sub-parallèles plus ou moins profonds, selon le type de bec et les conditions de dragage (en général 1 à 2 mètres de large pour 0,3 à 0,5 mètre de profondeur).
Le second type de navire sablier, les dragues à benne preneuse ont longtemps été majoritaires en France et ne sont utilisées actuellement que sur 2 gisements. Ce système qui demande un temps très long de chargement ne convient qu'à proximité des côtes par petites profondeurs (de l'ordre de 10 m) et reste tributaire des conditions météorologiques. [16]
Les impacts sur l'environnement
Cas de la baie de Lannion
Peut-on substituer le sable marin?
Matériaux recyclés
Des granulats sont aussi élaborés par recyclage :
- de matériaux issus des chantiers routiers et de la déconstruction de bâtiment,
- de sous-produits industriels : schistes houillers, laitiers de hauts fourneaux ou d’aciéries, mâchefers d’incinération d’ordures ménagères ; on parle alors de « granulats artificiels ».
Dispositifs réglementaires de protection environnementale
Les risques d’impacts biologiques et géomorphologiques de l’extraction de granulats posent la question de l’encadrement réglementaire actuel de l’activité. Le cadre actuel repose principalement sur les dispositifs suivants: [15]
- Au niveau international:
La convention OSPAR pour la protection du milieu marin de l’Atlantique nord-est: notamment, elle impose une amélioration des connaissances des habitats benthiques, établit la liste des espèces en déclin ou en danger, vise la mise en place d’un réseau commun de zones marines protégées.
- Au niveau européen:
La directive Habitats (92/43/CE du 21.5.1992): visant la conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvage, elle est en phase avec la convention OSPAR et a contribué à l’établissement du réseau Natura 2000. Elle s’applique au milieu marin, contribue au classement d’habitats d’espèces marines et, par voie de conséquence, à la limitation des sites d’extraction de granulats marins ; comme la convention OSPAR, elle vise entre autres la protection du maërl.
- Au niveau national:
1. Les «Stratégies nationales pour la biodiversité» 2004 et 2011-2012 proposent des orientations politiques : la SNB 2004 comprenait un «plan d’action mer» 2008-2010 qui préconisait l’arrêt de l’extraction de maërl «dès que possible» dans les zones d’intérêt écologique majeur et la recherche de produits de remplacement, ainsi que la simplification du régime d’extraction en mer et la définition de possibilités d’extraction durable spécifiant un objectif de protection de la biodiversité.
2. Plus contraignante juridiquement, la loi «Grenelle» 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement contient en son titre II des dispositions sur le maintien de la biodiversité. L’article 35 prévoit une réforme du régime des extractions en mer et une limitation des prélèvements de maërl à des usages à faible exigence quantitative.
3. L'article R 122-3 du code de l'environnement dispose que le contenu de l'étude d'impact doit être en relation avec l'importance des travaux et aménagements projetés et avec leurs incidences prévisibles sur l'environnement, et doit prévoir une analyse de l'état initial du site et de son environnement, permettant de démontrer les effets directs et indirects du projet.
4. L'article L 321-8 du code de l'environnement dispose que les extractions peuvent être interdites lorsqu'elles risquent de compromettre, directement ou indirectement, l'intégrité des plages, des dunes littorales et des frayères.
Références
- [10] "Le Sable, enquête sur une disparition", Documentaire ARTE, 2013
http://future.arte.tv/fr/sujet/nos-plages-court-de-sable#article-anchor-14781 http://download.pro.arte.tv/uploads/Le-sable-enquete-sur-une-disparition.pdf
- [11] Les marchands de sable menacent-ils les dunes françaises ?
http://www.terraeco.net/Les-marchands-de-sable-menacent,51075.html
- [12] Comprendre - Le sable, sa chimie, ses applications
http://www.espace-sciences.org/sciences-ouest/comprendre-le-sable-sa-chimie-ses-applications
- [13] Extraction de sable
http://fr.wikipedia.org/wiki/Extraction_de_sable
- [14] Les extractions marines
http://www.unpg.fr/nos_activites/les_granulats_en_bref
- [15] Extraction de matériaux marins, IFREMER
- [16] Techniques d'extraction
http://wwz.ifremer.fr/drogm/Ressources-minerales/Materiaux-marins/Techniques-d-extraction
- "Sand, rarer than one thinks", Programme des Nations Unies pour l'Environnement
- Union Nationale des Producteurs de Granulats
http://www.unpg.fr/nos_activites/les_granulats_en_bref
- Les pilleurs de sable écument les plages du globe
- L’extraction démesurée du sable marin affecte Malika
http://ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=5297
- Extraction de matériaux marins / SRM GDG 1 ... - Ifremer
- IFREMER extraction de sable les répercussions sur l'environnement
- Pénurie en vue : par quoi peut-on remplacer le sable ?
- Les projets d’extraction de sables marins inquiètent l’île de Noirmoutier
http://www.lagazettedescommunes.com/172122/les-projets-d%E2%80%99extraction-de-sables-marins-inquietent-l%E2%80%99ile-de-noirmoutier/ http://www.atlantico.fr/decryptage/penurie-en-vue-quoi-peut-on-remplacer-sable-denis-delestrac-alain-bidal-739012.html
- IMPACTS DU PRELEVEMENT DU SABLE MARIN SUR L’EVOLUTION DU TRAIT DE COTE A YOFF: ESSAI D’ETUDE DE VULNERABILITE
http://www.oceandocs.org/bitstream/1834/2738/1/MEMODEA_AD.pdf
- Un projet d'extraction de sable marin en Bretagne fait des vagues
- Le business des marchands de sable
http://www.rfi.fr/afrique/20130604-le-business-marchands-sable/
- À Sein, l'extraction du sable fait des vagues
http://www.entreprises.ouest-france.fr/node/141886